Jean-François Loiseau au micro de Jean-Baptiste Boursier sur LCI pour évoquer les négociations commerciales

Jean-François Loiseau était ce matin dans la matinale de Jean-Baptiste Boursier sur LCI.
L’occasion de revenir sur les négociations commerciales en cours avec la grande distribution et de préciser la réalité économique des entreprises agroalimentaires.

« Les négociations commerciales se passent mal, voire très mal avec certaines enseignes qui déréférencent les entreprises, les petites comme les grandes, si elles ne se plient pas à leurs conditions pour baisser les prix. Dans les tarifs adressés aux distributeurs, les entreprises qui en ont besoin tentent de répercuter les hausses de l’énergie, des transports, des salaires et aussi des matières premières agricoles qu’il faut absolument passer pour préserver à juste titre le revenu des agriculteurs. Il faut aussi rappeler qu’à la fin ce sont les distributeurs qui fixent les prix dans les rayons, pas les industriels. »

« La grande distribution nous oppresse tous les jours pour baisser les prix des marques nationales sans pour autant toujours baisser le prix de leurs propres marques de distributeurs. Les dernières études montrent que nos entreprises ont déjà baissé le prix de l’alimentaire en 2024 pour soulager le pouvoir d’achat des Français. »

« Les prix de certaines matières premières agricoles comme le cacao, le café ou encore l’orange sont encore hauts. Dans ces conditions, il est difficile pour les entreprises de baisser le prix des produits. »

« Le sujet de la compétitivité est général et va au-delà de l’alimentaire. La comparaison faite par le patron de Michelin est absolument exemplaire. Si on veut donner du pouvoir d’achat aux Français, le Gouvernement doit agir pour réduire les charges des entreprises. Pourquoi toujours taxer les entreprises ? Elles ont besoin d’innover, de décarboner, de se développer à l’international pour créer de la valeur. Le profit des entreprises est mis à mal. »

« Nous sommes le 1er secteur industriel du pays avec 520 000 salariés et 212 milliards de chiffre d’affaires. En France, il y a eu l’an dernier 65 000 défaillances d’entreprises et nous avons notre quote-part là-dedans. Cela veut bien dire qu’il n’y a pas suffisamment de rentabilité en France pour les entreprises agroalimentaires et il faut que la concentration de la grande distribution et les mauvaises pratiques des enseignes cessent pour relâcher enfin la pression sur les entreprises partout dans territoires. »