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[INTERVIEW] L’intelligence artificielle et les Deep Tech au service de l’alimentation
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Le département Recherche & Innovation organise le 24 juin 2020 un atelier – webinaire intitulé “Intelligence Artificielle et IAA” afin d’explorer les bénéfices que peuvent apporter les Deep Tech au secteur agroalimentaire. L’ANIA propose une interview d’experts de Systematic Paris, intervenants dans le cadre de l’atelier – webinaire qui offrent une première vision de la relation entre IA et IAA.
Qu’est-ce que Systematic ?
Systematic, Pôle européen des Deep Tech, rassemble et anime depuis sa création en 2005, une communauté de près de 900 membres adhérents, dont près de 600 startups, PME et ETI, 140 grands groupes, 140 académiques, un collège des Investisseurs et un collège d’une vingtaine de Collectivités.
Systematic connecte ainsi les acteurs du logiciel, du digital et de l’industrie des Deep Tech, par l’innovation collaborative, la mise en relation et le sourcing technologique. Les objectifs pour ces acteurs sont multiples : créer et concevoir de nouveaux produits, services, usages, à l’aide d’une plateforme d’innovation ouverte et mettre sur le marché leurs innovations mais aussi accélérer la croissance et la compétitivité des entreprises et soutenir le développement économique du territoire et sa valorisation.
Quels services proposez-vous aux entreprises ?
Les offres du pôles se déclinent en 3 axes.
Le volet R&D, métier historique du pôle, qui permet d’accompagner nos membres depuis l’idée innovante pour la préparation de leur candidature jusqu’au dépôt de leur projet au niveau régional, national et même européen.
Le volet Business – Open Innovation qui déploie de nombreux programmes et initiatives de rapprochement entre start-up/PME à haute valeur technologique et grands donneurs d’ordre.
Et le volet Développement – Accélération qui apporte un soutien opérationnel aux PME et aux start-ups en recherche de développement et de croissance via une offre de services structurée autour de 5 volets : visibilité, accès au marché, recherche de financements privés et publics, conseils en management, pack RH.
L’un de vos axes technologiques prioritaires est la Foodchain, pourriez-vous nous en dire plus ?
La Foodchain, dans le cadre de l’enjeu Société de Systematic, regroupe les entreprises innovantes du secteur agroalimentaire, avec un focus particulier sur les sujets liés à la traçabilité et la transparence le long de la chaîne de valeur.
Egalement, à travers l’enjeu Société, Systematic souhaite placer le lien alimentation-santé au cœur des innovations futures des entreprises agro-alimentaires pour aller vers une croissance durable, bénéfique à l’utilisateur final.
Que peuvent apporter les Deep Tech au secteur l’agroalimentaire ?
Les Deep Tech vont apporter à l’agroalimentaire les moyens de résoudre les grands défis auxquels le secteur fait face, par exemple en luttant contre le gaspillage alimentaire ou en permettant une meilleure traçabilité des produits. Des startups comme FreshSurety (USA) permettent aujourd’hui de détecter les contaminations dans les produits en utilisant des réseaux de capteurs sensoriels et des algorithmes. Ils peuvent par exemple détecter un fruit ou légume qui commence à pourrir dans un bac et permettre de le retirer avant qu’il ne contamine tous les autres.
Concernant l’IA (Intelligence Artificielle), quelle place a-t-elle dans le secteur alimentaire ? Comment voyez-vous son évolution ?
L’IA commence à être utilisée de plus en plus au sein d’entreprises alimentaire, notamment dans la conception de nouveaux produits. Les startups créées ces derniers années dans le plant-based (ainsi que certains grands groupes) utilisent l’IA pour déterminer quelles combinaisons de molécules végétales utiliser afin de reproduire les caractéristiques de la viande conventionnelle.
Aujourd’hui en France, la startup “Gourmey”, qui travaille sur la production de foie gras en laboratoire, utilise des techniques similaires.
Dans le cadre du lien alimentation-santé mentionné plus tôt, ces outils permettront demain aux entreprises agroalimentaire de concevoir des produits qui répondent aux besoins de santé et bien-être des consommateurs, pouvant aller jusqu’à les personnaliser.
Les entreprises alimentaires, PMEs ou grands groupes, s’intéressent toujours plus aux Deep Tech. Quels conseils leur donneriez-vous pour identifier leurs besoins, acquérir le support et les outils nécessaires ?
En tant qu’acteur historique, lorsqu’une technologie est utilisée pour disrupter un marché, il faut être capable d’anticiper l’impact sur le futur et son secteur d’activité. Aujourd’hui les innovations de rupture sont apportées par les startups. Il est donc nécessaire de s’intéresser à elles, de comprendre leur fonctionnement et la façon dont certaines (pas toutes !) vont façonner le monde de l’alimentaire de demain.
L’anticipation est la clef, il faut étudier les tendances et les ruptures de demain.
Quels verrous identifiez-vous dans le secteur agroalimentaire concernant l’utilisation des Deep Tech ?
Contrairement à d’autres, le secteur agroalimentaire (à plus forte raison en France) n’a pas complètement pris conscience du risque auquel il fait face. Ce risque est purement et simplement de voir des sociétés historiques disparaître car elles n’auront pas su s’adapter assez rapidement aux attentes des consommateurs et à l’usage des nouvelles technologies.
L’émergence de nouvelles marques inexistantes il y a 5 ans et réalisant des centaines de millions de chiffre d’affaires aujourd’hui doit être un signal d’alarme pour le secteur agroalimentaire.