conjoncture économique

[Economie] Note de conjoncture n°76 d’octobre 2016

La note de conjoncture n°76 de l’ANIA revient notamment sur les défis de compétitivité importants auxquels fait face l’agroalimentaire, un secteur incontournable à l’international.

Restez informé ! Choisissez votre newsletter


Auteur

Stéphane Dahmani

Stéphane Dahmani

Directeur Economie

Au sein du département économie et compétitivité, Stéphane DAHMANI suit les dossiers relatifs à l’économie et la compétitivité du secteur agroalimentaire.

Son rôle est de représenter l’ANIA dans différentes instances (MEDEF…) et auprès des Pouvoirs Publics et d’apporter son expertise aux commissions, groupes de travail et services de l’ANIA. Ses principales fonctions sont d’assurer le suivi d’indicateurs économiques et de panel et la production d’une veille sur le secteur agroalimentaire. Il participe également à la rédaction de notes de conjoncture, de positions et d’argumentaires sur le secteur, dont il assure la synthèse et la diffusion auprès de nos différents adhérents (fédérations, entreprises).

Auparavant il était Economiste pendant 5 ans à la Direction Générale du Trésor. Il a notamment eu en charge, pendant 4 ans, la réalisation de prévisions macroéconomiques (Inflation, Consommation des ménages et Croissance) au sein du service des Politiques macroéconomiques et des affaires européennes (SPMAE) de Bercy. Plus récemment, il était le responsable du suivi des entreprises françaises (situation économique et financière) et rapporteur au sein de l’Observatoire du financement des entreprises, auprès de la Médiation du crédit.

All Articles

L’industrie alimentaire reste une des forces françaises à l’export. Elle constitue le 3e excédent sectoriel de la France en 2015 (8,1 Md€), qui voit ses performances commerciales s’éroder dans le reste de l’industrie (déficit commercial autour de 45 Md€), en dépit de l’allègement de la facture énergétique. Les performances commerciales du secteur agroalimentaire, pour l’heure décevantes en 2016, ne doivent pas masquer les opportunités qui s’offrent à moyen terme à la première industrie de France en termes d’emplois (440 926 salariés, un emploi industriel sur 6) et de chiffre d’affaires (170 Md€).

Un potentiel à l’export important, mais qui reste à exploiter pleinement

Avec un total de 44,3 Md€ exportés (soit 12 % du total des exportations françaises), le secteur agroalimentaire français est le 4e exportateur mondial, derrière les Etats-Unis (66,7 Md€), les Pays-Bas (59,1 Md€) et l’Allemagne (55,8 Md€). Ces performances reposent sur un nombre de secteurs très limité : 50 % de ces exportations proviennent de deux secteurs : celui des boissons, où la France occupe le 1er rang mondial (14,8 Md€) et des produits laitiers (6,6 Md€, 3e exportateur mondial). Hors boissons et produits laitiers, le solde commercial est en revanche négatif (autour de -3,4 Md€ en 2015). Les entreprises présentes à l’export ont également un profil particulier. Ce sont plus majoritairement des entreprises de plus de 250 salariés (2/3 d’ETI et GE), particulièrement innovantes : 70 % d’entre elles ont ainsi innové au préalable. Le secteur agroalimentaire doit donc relever le défit de la compétitivité et de la croissance rentable pour dégager les ressources nécessaires pour investir, moderniser son outil de production afin d’assurer la différenciation de ses produits ; dans l’objectif de répondre aux attentes des consommateurs, tout en s’assurant la conquête de nouveaux marchés.

Le bon positionnement de la France, associé aux perspectives de croissance du secteur sur la prochaine décennie permettent d’envisager un redressement des performances commerciales dans les prochaines années

L’agroalimentaire devrait rester un secteur porteur du commerce mondial à moyen terme. La croissance démographique (9,5 Md d’individus à horizon 2050), couplée à l’augmentation du niveau de vie et à l’urbanisation, devrait en effet faire progresser les importations mondiales (de près de 34% en volume sur la décennie 2012-2022 selon la DG-Trésor), permettant au secteur de rester l’un des principaux postes du commerce mondial. La demande mondiale devrait notamment concerner les produits transformés, les produits laitiers, l’épicerie fine, les vins et spiritueux, secteurs dans lesquels la France possède des entreprises performantes. L’agroalimentaire Français reste ainsi l’un des secteurs conjuguant perspectives de croissance importantes et bon positionnement de ses produits, ce qui permet d’envisager un redressement des performances commerciales à venir, malgré un coup d’arrêt en 2016.

Thématiques abordées dans la note de conjoncture n°76 d'octobre 2016 :

  • Panorama Europe : inflation et production encore modérées – Décrochage de la production en France par rapport au reste de la zone euro
  • Production alimentaire France : net repli en 2016, perspectives de production bien orientées pour les prochains mois
  • Consommation France : résilience mais pas de décollage
  • Focus Export