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[Economie] Note de conjoncture n°75 – juillet/août 2016

Retrouvez ici au téléchargement la note de conjoncture n°75 de l’ANIA.

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Auteur

Stéphane Dahmani

Stéphane Dahmani

Directeur Economie

Au sein du département économie et compétitivité, Stéphane DAHMANI suit les dossiers relatifs à l’économie et la compétitivité du secteur agroalimentaire.

Son rôle est de représenter l’ANIA dans différentes instances (MEDEF…) et auprès des Pouvoirs Publics et d’apporter son expertise aux commissions, groupes de travail et services de l’ANIA. Ses principales fonctions sont d’assurer le suivi d’indicateurs économiques et de panel et la production d’une veille sur le secteur agroalimentaire. Il participe également à la rédaction de notes de conjoncture, de positions et d’argumentaires sur le secteur, dont il assure la synthèse et la diffusion auprès de nos différents adhérents (fédérations, entreprises).

Auparavant il était Economiste pendant 5 ans à la Direction Générale du Trésor. Il a notamment eu en charge, pendant 4 ans, la réalisation de prévisions macroéconomiques (Inflation, Consommation des ménages et Croissance) au sein du service des Politiques macroéconomiques et des affaires européennes (SPMAE) de Bercy. Plus récemment, il était le responsable du suivi des entreprises françaises (situation économique et financière) et rapporteur au sein de l’Observatoire du financement des entreprises, auprès de la Médiation du crédit.

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Des vents contraires côté export, levier de compétitivité essentiel pour les entreprises agroalimentaires

Dans le secteur agroalimentaire, l’année 2016 se caractérise pour l’heure par un découplage de l’activité, entre une demande intérieure qui se raffermit, marquée par la probable accélération de l’investissement et un maintien de la consommation, tandis que le solde commercial se dégrade.

Une contraction des échanges extérieurs observable depuis le début de l’année

Estimé autour de 8 Md€ fin 2015 en cumul sur les 12 derniers mois, le solde commercial des industries agroalimentaires (3e secteur contributeur au solde commercial global) fluctue désormais autour de 7,5 Md€. En mai 2015, les exportations baissent de -2,3 % sur un an tandis que les importations se maintiennent. En termes de performances commerciales, 2016 constitue pour l’heure l’année la plus faible pour le secteur depuis 2010.

Ces évolutions traduisent d’abord les problèmes structurels de compétitivité du secteur. Alors que la demande intérieure progresse (hausse de l’investissement prévue à 13 % en 2016 ; consommation en hausse de 1,5 % sur les 12 derniers mois), la production baisse (-0,7 % pour 2016 à l’issue du mois de mai), de sorte que l’importation constitue le seul levier actionnable pour satisfaire ce surcroît de demande. Par produits, les baisses se retrouvent dans les secteurs qui portent traditionnellement le solde global : produits laitiers et glaces (-150 M€) et boissons (-50 M€), de sorte que mesuré hors boissons et tabac, le solde commercial s’inscrit à -3,7 Md€ (contre -3,4 Md€ en 2015), soit un niveau historiquement bas. Signe d’une compétitivité qui s’érode, le solde commercial est, sur une longue période, davantage porté par l’évolution des prix, tandis que la dynamique des quantités exportées s’avère plus limitée.

 

Des incertitudes grandissantes pourraient peser sur le solde commercial, dans des proportions difficilement quantifiables.

Elles sont d’abord liées au ralentissement de la croissance des pays émergents (14 % des exportations agroalimentaires en Asie), puis confortées par le Brexit, qui affecterait en premier lieu les économies européennes (66 % des exportations agroalimentaires).

Le résultat de ce référendum contribue à limiter la visibilité des industriels, tout en faisant peser un risque sur les performances à l’export des entreprises. Avec 4,5 milliards d’euros exportés dans le secteur agroalimentaire (soit 14% des exportations totales en 2015), le Royaume-Uni est le 2e partenaire européen de la France, avec des performances concentrées sur un nombre restreint de secteurs : vin, produits laitiers et viennoiseries, produits issus de boulangerie et de céréales. A ce stade, il demeure délicat d’établir un diagnostic économique tant les modalités de la sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni restent indéterminées. 

Retrouvez d’autres thématiques sur la note de conjoncture n°75 :

  • Panorama Europe : inflation et production encore modérées – Résilience de l’activité dans l’IAA en France
  • Production alimentaire France : fléchissement ces derniers mois
  • Consommation France : toujours pas de net décollage
  • Focus Grande Distribution : vers une 3ème année consécutive de guerre des prix
  • Focus Export : Des performances à l’export hétérogènes suivant les secteurs // Des performances qui fléchissent depuis plusieurs années, signe d’une compétitivité qui s’érode