Les premiers mois de l’année 2016 permettent d’envisager un redressement des investissements dans l’IAA. Ajouté à des conditions de financement toujours très favorables, le dispositif de suramortissement, prolongé jusqu’en avril 2017, incite les industriels à renouveler leur outil de production. L’orientation des investissements, toujours axée vers l’innovation, permet de renforcer le potentiel de croissance du secteur.
L’investissement devrait accélérer en 2016 : +13 % attendu (source : Insee).
Après un recul en 2015 (-1 % estimé), l’investissement devrait progresser en 2016 et afficher une croissance inobservée depuis 5 ans. Le dispositif de suramortissement nourrit cette dynamique.
Selon RIA, 42% des entreprises agroalimentaires ont eu recours à ce dispositif pour investir. L’orientation des investissements apparaît en outre axée sur la modernisation de l’outil de production, dans la mesure où ¾ des investissements peuvent être considérés comme innovants. L’IAA sert donc de locomotive au reste de l’industrie, pour laquelle le renouvellement des capacités de production représente aujourd’hui le motif premier d’investissement. Ces investissements témoignent donc de la volonté de modernisation de l’IAA, qui compte d’avantage d’entreprises innovantes que les autres secteurs (61% contre 53 %) pour un effort d’innovation renouvelé depuis la crise (21% de l’EBE en 2013 contre 9% en 2009).
Les faiblesses structurelles du secteur persistent toutefois : elles portent essentiellement sur la situation financière des entreprises.
Ces tensions demeurent exacerbées par un contexte de guerre des prix persistant (33e mois consécutif de déflation en avril selon IRI) et d’un point de vue plus conjoncturel, par le recul de la consommation (-0,7 % sur un an), d’une ampleur inédite depuis 2 ans.
Dans le secteur agroalimentaire, les tensions se cristallisent surtout sur les PME (98% des entreprises de l’IAA), qui ont vu leurs marges se dégrader sur la période la plus récente. Dans ce contexte, la capacité des industriels à passer leurs tarifs apparaît aujourd’hui cruciale pour assurer la croissance et la pérennité des PME.
Depuis 2008, les prix à la consommation n’ont que très partiellement suivi l’évolution des coûts de production, affectant sensiblement les marges des PME agroalimentaires.
La préservation des marges constitue un enjeu crucial pour assurer la capacité de financement des entreprises, dans la mesure où l’autofinancement représente 76 % du financement du secteur et que les opérations de croissance externes restent toujours très limitées (source RIA).