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L’ANIA et La Coopération Agricole alertent sur l’extrême difficulté dans laquelle se trouvent les entreprises agroalimentaires, avec le passage en situation de crise sécheresse dans de nombreux départements, alors même que des réductions d’eau sont déjà en cours dans les entreprises. La pérennité de plusieurs filières alimentaires est menacée.
Les arrêtés sécheresse niveau crise demandent aux industriels de réduire parfois jusqu’à 60% leurs prélèvements, selon les régions. Dans un secteur industriel qui utilise des volumes d’eau importants pour les activités de nettoyage, dans les process, et en tant qu’ingrédient, ces niveaux de réduction des prélèvements est extrêmement compliqué à atteindre au regard notamment de la maîtrise des risques sanitaires attendue.
Les entreprises du secteur ont, par ailleurs, mis en place des plans d’actions d’économies d’eau avec responsabilité et engagement depuis plusieurs années et les ont accentués depuis le début de l’été, notamment en réorganisant leurs productions au maximum.
Pour la très grande majorité des entreprises, le respect des arrêtés sécheresse pourrait entraîner une diminution du volume de production pouvant aller jusqu’à l’arrêt total de l’activité de transformation. Au-delà des conséquences économiques pour les entreprises concernées, un arrêt partiel ou total de l’activité a également un impact social (chômage partiel pour les salariés), un impact sur les consommateurs (diminution des produits en rayon et renforcement de l’inflation des prix alimentaires), et bien évidemment un impact sur les agriculteurs et l’ensemble de l’amont agricole.
Dans le contexte de grave sécheresse que le pays traverse, des solutions existent et les entreprises agro-alimentaires sont mobilisées pour les mettre en place. Il s’agit par exemple de la REUSE – Réutilisation des « eaux non conventionnelles » – dans les process agroalimentaires (comme les eaux issues de la matière première et/ou les eaux usées traitées). Il est important que les expérimentations puissent être mises en place rapidement.
La REUSE en est un levier majeur, à effet immédiat. A titre d’exemple, un sondage auprès de 28 sites agroalimentaires bretons identifie 2,5 millions de m3 d’eau potable immédiatement économisables chaque année, soit l’équivalent de plus de 800 piscines olympiques !
Il est donc impératif de publier le décret, annoncé dans les conclusions du Varenne agricole de l’eau, pour autoriser immédiatement les expérimentations de la REUSE dans les industries agroalimentaires.