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[CP] Compléter EGAlim ou renoncer à la souveraineté alimentaire, il faut choisir !
Les résultats des négociations 2021, communiqués le 20 avril par le Médiateur des relations commerciales agricoles, sont sans appel. Après huit ans de déflation, la destruction de valeur se poursuit : – 0,3 %, malgré la flambée des prix de certaines matières premières agricoles et malgré l’appel à la responsabilité du Gouvernement. C’est une immense déception pour tous ceux qui travaillent au service de la souveraineté alimentaire. La guerre des prix en rayons est en train de casser une agriculture, une industrie, et toute une filière. Devant cet échec, une loi EGAlim 2 s’impose, avec l’impératif de recréer de la valeur pour toute la filière ; c’est la dernière chance de cette législature pour répondre à l’objectif de souveraineté affiché par le président de la République.
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Le constat d’une destruction de valeur historique
À l’issue des négociations commerciales 2021 les chiffres sont éloquents : dans un contexte de hausse du prix des matières premières et de tension sur les approvisionnements en intrants industriels, toutes les catégories de produits ont vu leurs prix de cession (3 net) baisser, à l’exception d’une légère hausse dans les produits laitiers frais. Or les entreprises alimentaires avaient besoin d’une revalorisation de 3 % en moyenne pour couvrir leurs coûts.
Conséquence, cette année le taux de marge des industries agro-alimentaires atteint son plus bas niveau historique. Depuis la mise en œuvre de la LME en 2009, il a baissé de près de 40 %, et plus de 7 milliards d’euros ont été détruits dans l’ensemble de la filière alimentaire depuis le début de la guerre des prix en 2013.
Pour un prix qui rémunère vraiment le travail de la filière
Les entreprises de l’alimentation, de toutes tailles et de tous statuts, représentées par les organisations signataires, en appellent collectivement à un prix juste des produits alimentaires. Un prix juste qui prenne en compte l’ensemble des coûts de production. Un prix juste qui permette de mieux rémunérer l’amont agricole, mais aussi les entreprises de l’alimentaire. Un prix juste qui permette d’assurer la transition alimentaire pour conjuguer plus d’innovation, plus de local, plus de durable, comme les consommateurs l’exigent. Le retour à une inflation raisonnée et cohérente se traduirait par une contribution d’au plus 1,5 € par ménage et par mois : sans effet à redouter sur le front du pouvoir d’achat.
Nécessité d’agir sur le bon levier
Les entreprises de l’alimentation interpellent donc le Gouvernement : voulez-vous vraiment une filière alimentaire française ?
Pour assurer sa viabilité économique de l’amont à l’aval, il n’y a qu’une solution : renforcer la protection du tarif des fournisseurs industriels. Parce que la protection du tarif, ignorée par la loi EGAlim de 2018, est la seule façon de créer réellement de la valeur et de la diffuser dans toute la filière.
À cette fin, l’ANIA, La Coopération Agricole, la FEEF et l’Ilec en appellent à une loi EGAlim 2, qui contienne les mesures appropriées à un renforcement du tarif fournisseur.
Entre renoncement à la souveraineté alimentaire ou EGAlim 2, il faut choisir !