Nous avons perdu une grande figure emblématique du mouvement syndical agricole français. A titre personnel, j’ai perdu un homme avec qui j’aimais débattre, agir et construire. Un homme franc, une vision et une exigence nous ont quittés.
En tant que président de l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA) depuis 2013, j’ai eu de très nombreuses occasions d’échanger avec Xavier. Nous avions noué une véritable relation de confiance et un dialogue sincère. Xavier Beulin fut un interlocuteur franc et exigeant. J’ai toujours respecté l’homme, ses convictions, ses combats, et ses engagements. Au-delà de certains désaccords, nous nous sommes toujours retrouvés sur notre volonté commune à fédérer les acteurs, les mettre en mouvement et à agir de façon pragmatique pour le bien de l’ensemble de la filière et de la France, à court, moyen et long terme.
A travers sa vision pour l’agriculture et l’alimentation, Xavier Beulin portait une véritable vision pour la France, comme pilier de l’Europe, au sein d’un marché désormais mondialisé. Il avait cette capacité à oser, à se projeter dans les défis à venir, à articuler les enjeux locaux et les mutations globales, à ne pas laisser la nostalgie du passé nous paralyser. Je partageais avec lui son grand projet de rénover le modèle agricole et alimentaire français. Un projet ancré dans nos territoires ; un projet fondé sur la diversité des métiers et des talents au service de la qualité et des consommateurs ; un projet porté par la création de valeur sur l’ensemble de la filière ; un projet que je continuerai à défendre.
Je retiens enfin de Xavier Beulin une exigence permanente pour la reconnaissance du travail des agriculteurs de France, pour leur redonner fierté et ambition. La fierté de celles et ceux qui chaque jour contribue à produire pour bien nourrir. Un combat quotidien tellement nécessaire et que je tiens à saluer. Son engagement hors du commun mérite tout mon respect et ma reconnaissance.
Sa personnalité a marqué les esprits et les nombreux combats qu’il portait. Sa disparition constitue une grande perte pour l’agriculture et la filière alimentaire française dans son ensemble. Son amitié, sa franchise et sa bienveillance à mon égard resteront à jamais dans ma mémoire et mon action. ”
Jean-Philippe GIRARD
Président de l’Association Nationale des Industries Alimentaire (ANIA)