Retour sur le Colloque Innovation et Créativité Alimentaires

Ce grand colloque a été organisé par l’ANIA, le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, le Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, avec le soutien du Commissariat Général à l’Investissement, de la CGAD, de Coop de France, de FranceAgriMer, de BPI France et d’AG2R LA MONDIALE. Il a réuni plus de 250 participants en présence de chefs d’entreprise et d’experts de haut niveau, venus débattre des opportunités, des freins et des solutions de la filière alimentaire en matière d’innovation.

Le grand colloque de l’innovation de la filière alimentaire a été organisé dans le cadre des travaux du Comité Stratégique de la Filière Alimentaire et du Contrat de la Filière Alimentaire, qui en découle.

Il a eu pour ambition de répondre à deux grandes questions pratiques pour les acteurs de la filière et leurs partenaires :

• L’innovation alimentaire en France est-elle possible ?
• Comment développer et protéger son innovation ?

Pour ouvrir le colloque et introduire le débat, Louis Schweitzer, Commissaire Général à l’Investissement a tenu à souligner que « la France est désormais le 6^ème exportateur mondial en agriculture et en agroalimentaire, l’objectif est de corriger cela ». Pour soutenir l’export et l’innovation, le Commissariat Général à l’Investissement souhaite intensifier la part dédiée à l’agriculture et l’agroalimentaire dans son 3^ème programme d’investissement d’avenir  qui va être voté en 2016.

La première table-ronde a réuni Richard BANTON (Président de la distillerie La Grappe de Montpellier – GRAP’SUD),  Michel DANCETTE (Directeur Innovation et Prospective, FIVES), Céline LAISNEY (Responsable Veille, ALIM’AVENIR), Michel Mangion (Directeur RSE, Cristal Union), Camille PANASSIE (Manager de l’innovation, Groupe Poult), Benoît PLISSON (Cofondateur ICI&LA).

La filière alimentaire développe deux types d’innovation :

1. L’innovation technologique, qui représente 44% des innovations et regroupe l’innovation produit et l’innovation de procédés (production, logistique)
2. L’innovation non-technologique, qui représente 56% des innovations, et qui regroupe l’innovation marketing (changement de design, packaging), l’innovation organisationnelle (gestion des connaissances, organisation du travail), l’innovation environnementale et l’innovation de services.

Le colloque a démontré que, pour répondre aux enjeux de demain, les entreprises doivent bien intégrer les nouvelles aspirations des consommateurs, la notion d’économie durable et circulaire, et le développement du numérique. Il apparait également nécessaire de construire un écosystème ouvert visant à développer l’innovation (exemple : start-ups).

La seconde table-ronde a réuni Philippe CREVOISIER (Directeur Général Produits et Innovation, SEB), Théo EFSTATHIOU (Responsable R&D, NUTRINOV), Mohamed Gad (Directeur R&D, ASL LIPIDES), Nicolas MAROTTE (Directeur Général, INNOCENT) Hervé PUIGRENIER (Président-Directeur Général, PUIGRENIER), Frédéric VENTRE (Président et fondateur, YOOJI).

De nombreuses aides publiques existent, au niveau régional, national et européen pour financer l’innovation des entreprises. Ces dispositifs sont déterminants dans la réussite d’une entreprise et d’un projet, même si la lourdeur des démarches et le manque d’information peuvent constituer un frein pour les TPE et PME agroalimentaires. Au total, près de 50% des entreprises agroalimentaires technologiquement innovantes déclarent avoir reçu un soutien financier public pour leur activité d’innovation.

Les réseaux d’appui à la recherche sont particulièrement appréciés car ils permettent de mettre en place  une dynamique d’innovation collaborative en associant les compétences de différents acteurs : les centres de recherches publics et privés, les centres techniques et les pôles de compétitivité.

Au-delà de ces éléments, une attention particulière doit être portée sur la conception et la R&D, les processus industriels de fabrication mais aussi le produit et la marque.

Chiffres clés de l’innovation dans les industries alimentaires :

• +3 000 nouveaux produits chaque année (source : XTC)
• 1/2 supermarché renouvelé tous les 5 ans (source : XTC)
• 2/3 des innovations ont des effets positifs sur l’environnement
• 61% des entreprises agroalimentaires innovent (contre 53% en moyenne dans les autres secteurs industriels).
• 20% des IAA (contre 16% dans les autres secteurs) mettent un produit nouveau sur le marché chaque année.