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[Edito septembre] “Dans l’impasse?”

Chaque mois l’ANIA ouvre ses colonnes aux experts de l’agroalimentaire et de la grande consommation, offrant ainsi à ses lecteurs une vision complémentaire sur les enjeux de notre secteur. Leur publication ne signifie pas une caution du contenu de la part de l’ANIA. Ces éclairages d’experts nous permettent d’apporter un point de vue différent sur nos enjeux, voire de nourrir nos débats. Perrine Delfortrie, rédactrice en chef du magazine Agra Alimentation, livre ici son édito du 10 septembre.

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Auteur

Agra Alimentation – Perrine Delfortie

Agra Alimentation – Perrine Delfortie

Rédactrice en chef

Editée par l’agence d’information AGRA, AGRA alimentation est la publication de référence couvrant l’économie des industries agroalimentaires et de la distribution.

 

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“La mobilisation des agriculteurs, d’abord à Paris le 3 septembre, puis à Bruxelles lundi dernier était à la hauteur du malaise qui couve dans de nombreux secteurs en France et en Europe, du lait en passant par la viande porcine et bovine et les fruits et légumes. Venus avec de nombreuses revendications, ils sont néanmoins repartis avec beaucoup d’amertume, à en juger par les commentaires acerbes des uns et d’autres. Les comptes certes, n’y sont pas. S’il y a du bon dans les mesures présentées par Manuel Valls, elles ne permettront pas de régler tous les problèmes. Quant aux 500 millions d’euros promis par Bruxelles, à répartir entre tous les Etats membres, il est clair qu’ils sont bien loin de couvrir le manque à gagner, ne serait-ce que de la perte du principal marché à l’exportation, la Russie. Mais croire que tout allait changer d’un coup de baguette magique eut été utopique. Toujours est-il que la déception était d’autant plus grande que la mobilisation était préparée de longue date. Est-ce–à-dire que tout ça n’a servi à rien et que tout va reprendre comme avant ? Certes non.

 

Mais en attendant, à chacun de prendre ses responsabilités. A commencer peut-être par les consommateurs. Selon un sondage Tilder-LCI-Opinion Way publié au début du mois, 84 % des personnes interrogées déclaraient comprendre le mouvement des agriculteurs et 65 % allaient même jusqu’à soutenir les mobilisations du 3 septembre. Un soutien qui ne devrait pas en rester là. Le jour où tous les consommateurs comprendront ou plutôt arrêteront de croire que la spirale du prix bas est durablement tenable, et accepteront de payer « le juste prix », alors les choses avanceront… peut être. Payer le prix juste, devrait permettre à tous les maillons de la chaine de l’agriculteur, au transformateur en passant par les distributeurs de s’en sortir.”