La grande déconfiture de l’industrie alimentaire ? La réponse de Jean-François Loiseau à l’Opinion

“C’est un robinet qui fuit, d’abord à petites gouttes, puis ça fait des litres. On paie, comme prévu, 15 ans de déflation sur les produits alimentaires, qui ont empêché les entreprises d’investir, de partir à l’international, d’innover. Personne n’apprend rien sur nos défauts de compétitivité. Le moment est venu de constater.” Jean-François Loiseau dans une interview percutante donnée à l’Opinion. 🔍

Depuis le début de 2023, le secteur encaisse les coups : fermetures de sites, plans sociaux, défaillances en chaîne. Et la majorité des entreprises concernées ? Des TPE et PME. “Leur mort est silencieuse. Ce sera une hécatombe dans les prochains mois.”

A retrouver également dans l’article “la grande déconfiture de l’agroalimentaire français” :
“De nombreuses petites entreprises ont souscrit des PGE au moment de la Covid. Mais le contexte s’est tellement tendu depuis, que ce qui était alors gérable pour elles, ne l’est plus. Au moment de rembourser, leurs trésoreries sont essorées.”

A propos de la taxation des boissons et produits sucrés : “Ça ne va pas toucher que les grandes entreprises, les sodas ou la confiserie, mais tout le tissu des PME, jusqu’aux chocolatiers artisanaux.”

“On a prétendu, comme une évidence, que notre agriculture et notre alimentation n’étaient pas délocalisables. C’est faux. La grande distribution peut aller se servir ailleurs. D’ailleurs, c’est déjà le cas. La France produit quatre millions de tonnes de farine. En 2021, la distribution en achetait 200 000 tonnes en Allemagne, où les usines sont plus compétitives, pour son offre de marques de distributeurs. En trois ans, ces achats ont doublé. Cela représente désormais 10 % des volumes vendus.”