Pleinement engagée dans la démarche des Etats généraux de l’alimentation, l’ANIA alerte sur la nécessité de réformer la filière alimentaire française, fragilisée par 4 années consécutives de baisses des prix imputables à la guerre des prix et des promotions que se livrent les enseignes de la distribution.
Cette guerre des prix fait peser de très lourdes conséquences sur l’investissement des entreprises avec depuis près de 10 ans, une perte de 20 milliards d’euros de capacité d’investissement.
Pour sortir de cette dynamique négative, l’ANIA présente aujourd’hui trois propositions de réforme partagées, qui ont emporté l’adhésion et l’engagement d’un grand nombre d’opérateurs concernés.
> Le SRP tel qu’il est calculé aujourd’hui permet aux distributeurs de vendre leurs produits en deçà de leurs coûts, puisque leurs propres coûts de distribution ne sont pas inclus dans le calcul.
> Nous proposons d’introduire dans le calcul du SRP un coefficient intégrant les coûts de distribution
> Cette mesure permettrait de redonner des marges économiques à l’ensemble de la filière. Depuis 2013, on constate une perte de valeur d’environ 1 Md€ directement liée à la guerre des prix (selon l’Observatoire des Prix et des marges). Ainsi dans le secteur agroalimentaire, le taux de marge affiche aujourd’hui un minimum inobservé en 40 ans
> La pratique des promotions oblige les industriels à financer, tout au long de l’année et parfois en dehors des négociations annuelles, pour des montants très importants, des opérations promotionnelles sur leurs produits dans les points de vente de la grande distribution. Avec des produits en promotion constante, le consommateur a perdu tout repère, ne faisant plus le lien entre prix et valeur réelle du produit.
> Nous proposons d’encadrer les pratiques excessives de promotions en introduisant un double plafonnement. Une centrale d’achat ne pourra pas faire de promotion portant sur plus de 34% du prix d’un produit et 25% de son volume annuel.
Cet encadrement permettra de recentrer la négociation annuelle sur le prix unitaire, rééquilibrant ainsi la relation commerciale au bénéfice de l’ensemble de la filière jusqu’à l’amont.
> Aujourd’hui, des distributeurs exigent des industriels français via des centrales d’achat basées à l’étranger, le paiement de montants disproportionnés pour des produits dont le chiffre d’affaires est pourtant réalisé en France. Ces contrats internationaux échappent actuellement au droit français.
> Nous proposons d’encadrer les contrats internationaux afin que le droit commercial français s’applique pour les contrats conclus avec des structures étrangères, dès lors que l’achat porte sur des produits destinés à être vendus en France.
Ces propositions sont des pré-requis indispensables, elles posent des bases économiques saines permettant à l’ensemble de la filière de relever les défis des États-Généraux de l’Alimentation : une alimentation plus saine et plus durable, une chaîne alimentaire à la fois plus proche des consommateurs et plus forte à l’international.
Ces États généraux de l’alimentation nous donnent une opportunité unique, celle de construire collectivement une filière alimentaire forte, fière de ses produits, avec les moyens économiques pour investir et innover, et avec l’objectif de répondre toujours davantage aux attentes d’un consommateur de plus en plus exigeant.